mercredi 8 mai 2013

Talar du Svenska?

Si si, malgré notre réputation déplorable et tout à fait justifiée en matière de maîtrise des langues étrangères, nous parlons tous un peu Suédois. Merci qui ? Merci Jean-Baptiste Bernadotte ! 


C'est par un de ces curieux méandres de notre histoire que le brave gars né à Pau en 1763 s'est retrouvé un jour sur le trône de Suède sous le nom de Karl XIV Johan. Papa Bernadotte voudrait l'envoyer faire son droit mais fiston préfère s'engager dans l'armée. Diantre. Sale gosse.

Pendant la révolution le ci-devant citoyen a tôt fait de se faire remarquer et il se retrouve bombardé général de division en 1794. Trois ans plus tard, il participe à la campagne d'Italie et est très impressionné par un certain Bonaparte à qui il se ralliera en 1804 et sera du même coup fait maréchal. Et toc.

Au cours d'un des nombreux conflits de l'époque, il est tout gentil avec des prisonniers suédois qui ne l'oublieront pas. Justement, le parti pro français suédois lui rend la monnaie de sa pièce en 1810 et lui propose d'être candidat à l'élection du nouveau prince héritier. Personne ne s'y attend mais le gonze est élu. Entretemps il se chipotte un peu avec Napoléon et finalement il accède au trône en 1818 sous le nom de Karl XIV Johan. Comme il n'a pas les deux pieds dans le même sabot, il fait tout fructifier : l'administration, l'agriculture, l'économie, l'instruction publique, le commerce. Et la fameuse politique de neutralité c'est lui. Mais malgré l'adhésion de son pays à la coalition qui va hacher menu menu Napoléon en 1715 à Waterloo, il ne va pas quand même pas pousser le vice jusqu'à ferrailler contre l'empereur.

Le seul hic dans tout ça, c'est qu'en suédois sa grandeur est une buse de chez buse  (déjà...) et tous les documents administratifs de l'époque sont donc traduits en français. Du coup il existe dans la langue d'ABBA pas mal de mots bien de chez nous. Petit florilège.



Miljö, ça ne vous dit rien ? Et là :

 Faciiile, fingers in ze nose. 


Allez, on continue : 



A l'opéra on se retrouve au foajé et plus trivialement on se soulage dans un urinoar ou un pissoar. Ami(e)s poètes bonne nuit. 




Parmi les morceaux de bravoure, il y a gratäng ou dans le lourd, betong. La chasse est ouverte et je vous montrerai bientôt mon nouveau tableau de chasse. Et puis vous voyez, vous êtes moins nul(le)s qu'il n'y paraît en langues étrangères ! 

Au fait, le souverain actuel Karl XVI est un rejeton Bernadotte, le 7ème de la dynastie à ce qu'il paraît. Cocorico.

Allez, à la revoyure pour une nouvelle carte postale et hej då !

dimanche 5 mai 2013

Små vykort Sverige

Hej hej !

A Stockholm depuis quelques jours et le dépaysement est toujours aussi complet ! A tous les grincheux de la côte d'azur qui pestent et qui râlent, je n'ai qu'un mot à dire : regardez-moi ça...


C'est-y pas que du bonheur ? Certes, -1° le matin mais ça me botte bien. Sans compter le triple 1080 full full arrière vrillé temporel : la lumière est légèrement blafarde et la végétation repart à peine, elle a encore cet aspect tout grillé de nos paysages de février ou mars. Par contre, le soleil se lève en fanfare dès 5 heures du matin. A vous tournebouler tout le métabolisme !

Dès l'aérogare (pour ne citer que le grand petit Claude Nougaro) j'ai retrouvé cette ambiance cool, cosmopolite et pratiquement sans stress que j'aime bien ici. 


 


Mais il a fallu bien vite reprendre les bonnes habitudes. Que ce soit au bureau de change, au rayon boucherie du Coop ou ailleurs, pas de queue sans prendre son ticket. Même si vous attendez sagement votre tour, il sera tout à fait incongru de ne pas être muni du précieux sésame : le numéro d'ordre de passage ! Et le fait de ressembler à un Suédois comme ma cousine est éleveuse de chinchillas n'y fera rien...

Autre choc, la Couronne Suédoise. Comptez environ 10 SEK pour 1 €uro. Oué oué, je vous vois venir bande de têtards lubriques, le pluriel de SEK est SEK et non pas SEKS. Donc en échange de mes 150 € j'ai reçu environ 1500 SEK. Tous ces billets... un vrai Crésus ! Mais ils défilent à une allure folle et pour payer ma salade et mon café j'avoue avoir eu du mal à lâcher le bifton de 500 SEK. Un vrai Harpagon. Comment est-ce qu'on faisait avec le Franc ?

Quant à la ville, un vrai régal en matière d'histoire, de vieilles pierres, d'architecture et de nature avec d'immenses parcs pile poil à la porte de chez soi.






La langue est enfin une sacré source de dépaysement. Il y a bien sûr les drôles de lettres dont le fameux "å" qui se retrouve partout. Avec l'anglais, l'allemand et un peu de néerlandais, j'arrive à me débrouiller pour décrypter les informations de base. Mais l'oral est une autre paire de manches. Si écouter les gens est un pur bonheur (ça chante, ça roule, il y a des tas d'accents toniques dans tous les sens et de drôles de pauses au milieu des phrases), parler relève franchement de la mission impossible. Suivant sa place dans le mot un G va se transformer en YE. Et le Y en U. Pareil pour un K qui va parfois se prononcer CH. Je ne vous parle même pas du Å qui est en fait un O ! Et du Ö qui lui est un EU. Et gaffe au Ä qui est un AI...

Mais quelque chose me frustre pas mal. A cause de ma panoplie de touriste, tout le monde s'adresse à moi directement en anglais. Difficile du coup de s'immerger totalement dans le bain linguistique et de découvrir cette culture suédoise intéressante à bien des égards. C'est décidé, je prends rendez-vous demain dans un "salong" et je me fais teindre en blonde. Quoique. Méfiez-vous des idées reçues !


Voilà pour les premières impressions. A la revoyure et Hej då !