Je vous le dis tout net, cash et brut de décoffrage, j'aime l'automne. C'est même ma saison préférée. Bon, question cadre de vie et environnement je pars effectivement avec un avantage certain et au vu ce que j'ai pu découvrir lors de mes pérégrinations diverses z'et variées, je conçois parfaitement que le bourdon puisse pécho tout ce qui lui passe à portée de main à cette époque.
Mais mais mais rassurez-vous, je vous épargnerai le côté bisounours de cette saison, de la nature qui s'endort doucement avant de revêtir son blanc manteau immaculé même que Persil lave plus blanc que blanc. Quoique, j'aime bien cette sérénité retrouvée. Plus prosaïquement, c'est la fin du grand barnum de l'été : disparus les mollets poilus qui arpentent frénétiquement les sentiers de randonnée, fini le match agriculteurs/bulletin météo pour rentrer le foin...
Tout à l'air plus calme donc mais en y regardant de près, l'activité reste intense : Les troupeaux redescendent d'alpage, on fait le bois pour l'hiver, on zigouille le cochon ou on prépare encore pistes et remontées mécaniques avant d'attaquer le grand cirque blanc.
Pour moi, l'automne est la saison où la lumière confine à la magie. Dès la fin août elle devient légèrement plus blanche voire laiteuse, l'air est d'une limpidité absolue si bien que chaque détail du paysage, chaque aspérité ou chaque couleur est littéralement sculpté et magnifié.
L'automne, c'est aussi ce temps gris de novembre que j'aime trop... Le couvercle si bas verrouillant toute perspective, les jours qui tombent tellement tôt, les rues des villages désertes et cette neige à la fois attendue et redoutée qui me donnent à chaque fois de furieuses envies de chocolat chaud et de tartines beurrées ! Naaan, je ne suis pas taré, tout au plus dois-je vous concéder (et encore du bout des lèvres) un léger problème d'étanchéité du côté de dedans ma tête.
Vous l'aurez compris, l'automne est la saison où je ramasse les madeleines du jeune Proust à la pelle (à neige). Voire au Trax les jours où mon poil dans la main me gène un peu trop.
En fait, je me suis aperçu que parmi mes souvenirs les plus vivaces, beaucoup sont liés à des senteurs. Et à propos de tartines beurrées justement, la couleur jaune, le goût si fruité et surtout le parfum unique du beurre qu'on achetait à l'alpage d'Entre deux Eaux me font croûcroûter sec le disque dur, dossier enfance. C'est que côté mémoire olfactive j'ai aux fesses un statoréacteur hypersonique à chambre de combustion externe !
Parmi tout ce qui me titille la péninsule en ce moment, l'épandage du fumier sur les prés décroche la timbale. Que du bonheur ça, un vrai tombereau de madeleines ! Ou plutôt tout un train de l'Union Pacific grimpant les Black Hills, 24000 cv de bon gros diesel en tête hurlant leur joie du feu de Dieu de sa race de la vie de sa mère en slip à Prisunic même pas je la calcule grave. Ceci-dit, désolé de décevoir les plus tordus d'entre vous car si je penche effectivement du côté où je vais tomber, ça ne sera certainement pas versant scatophilie.
Bref, la machine à souvenirs à fond dans les tours, je me suis amusé à repérer quelques unes des balises olfactives qui m'ont le plus marqué et qui pour beaucoup donnent dans la bouse de vache. Pour les taraudés du bulbe dotés de la mémoire instantanée d'un guppy, voir quelques lignes plus haut.
Il y a d'abord l'odeur des premières gouttes de pluie sur le sol sec...
En fait, je me suis aperçu que parmi mes souvenirs les plus vivaces, beaucoup sont liés à des senteurs. Et à propos de tartines beurrées justement, la couleur jaune, le goût si fruité et surtout le parfum unique du beurre qu'on achetait à l'alpage d'Entre deux Eaux me font croûcroûter sec le disque dur, dossier enfance. C'est que côté mémoire olfactive j'ai aux fesses un statoréacteur hypersonique à chambre de combustion externe !
Parmi tout ce qui me titille la péninsule en ce moment, l'épandage du fumier sur les prés décroche la timbale. Que du bonheur ça, un vrai tombereau de madeleines ! Ou plutôt tout un train de l'Union Pacific grimpant les Black Hills, 24000 cv de bon gros diesel en tête hurlant leur joie du feu de Dieu de sa race de la vie de sa mère en slip à Prisunic même pas je la calcule grave. Ceci-dit, désolé de décevoir les plus tordus d'entre vous car si je penche effectivement du côté où je vais tomber, ça ne sera certainement pas versant scatophilie.
Bref, la machine à souvenirs à fond dans les tours, je me suis amusé à repérer quelques unes des balises olfactives qui m'ont le plus marqué et qui pour beaucoup donnent dans la bouse de vache. Pour les taraudés du bulbe dotés de la mémoire instantanée d'un guppy, voir quelques lignes plus haut.
Il y a d'abord l'odeur des premières gouttes de pluie sur le sol sec...
Il y a aussi l'odeur âcre et acide de la transpiration du mulet après une journée de débardage. Et celle des vaches à l'écurie. Ou bien encore du poulailler.
Il y a cette légère et divine odeur de salsifi venant des crosnes que ma grand-mère avait l'infinie patience de me préparer chaque automne. Sans oublier le parfum du foie gras de canard que l'autre mémé de Saint Gaudens nous faisait tous les Noëls. Et que dire de la confiture de framboises sauvages embaumant toute la maison après une après-midi cueillette dans la forêt du Suiffet !
Sans oublier la pommade Mitosyl ! Ca c'était pour la naissance de mes deux frangins. Mais surtout, surtout il y a le véritable catalogue Manufrance des senteurs de chez le tonton Georges d'Arreau dans les Pyrénées.
J'ai des souvenirs extraordinairement forts des vacances passées là-bas : l'odeur de la bauge du cochon, de la soupe pommes de terre et petit lait pour l'engraisser, des clapiers à lapins, du pigeonnier...
Parmi
les nombreuses cordes à son arc, le grand oncle était non seulement une ancienne gloire locale du rugby mais aussi grainetier. Jamais dans toute ma vie je n'ai senti quelque chose d'aussi
bon que ces sacs en grosse toile de jute débordant de graines et de semences toutes plus colorées les unes que les autres. Du vrai jus de bonheur, à faire passer celui du Chanel n° 5
pour une vieille daube rance. Plus tard, je n'ai eu que deux occasions de faire revivre ce ravissement à mes trous de nez. Dans un tout petit magasin de Modane où j'achetais l'os de seiche pour les canaris et à Chambéry, anciennement chez Madelon-Pollet. Tous les prétextes étaient bons pour jouer au Saint-Hubert ! Oreilles au vent et truffe à l'air je passais de long moments à hanter les rayons en respirant à fond comme un yogi en extase.
Les vendeurs devaient me prendre pour un taré mais naaan, tout au plus dois-je admettre (et encore du bout des lèvres) un léger problème d'étanchéité du côté de dedans ma tête.Voilà, assez enfilé de madeleines pour aujourd'hui ! A vous de jouer en me racontant les vôtres.