lundi 26 novembre 2012

Ces merveilleux fous volants...

Le design baroque flamboyant post-gothique décadent de l'engin me fait immanquablement penser à Satanas et Diabolo, deux anti-héros des dessins animés de mon enfance. A bord d'avions tous plus bricolos les uns que les autres, ils tentaient désespérément d'attraper le pigeon voyageur transportant le courrier. Bien sûr, ça ratait tout le temps, Satanas piquait des colères noires tandis que le comparse canin Diabolo avait une sorte de ricanement débile qui a fait les beaux jours des cours de récréation !


Ces images qui ne datent pourtant que de 1930 prêtent à sourire quand on voit le côté antédiluvien de la bête. Avec des moteurs à vous ventiler les tympans menu menu, une cabine ouverte à tous les courants d'air et quasiment pas chauffée, un aménagement intérieur à faire couiner de bonheur un Spartiate et des fauteuils en osier histoire de gagner du kilo, il fallait quand même être zen et détendu(e) du bocal pour oser monter à bord.

Mais bon, respect M'sieurs Dames parce que vous avez sous les yeux le Boeing 747 de l'époque. C'est comme pour les trains, je raffole de ces machins complètement improbables avec des zigouigouis, des bidules qui dépassent de partout, une aérodynamique d'enclume et une voilure d'un rendement et d'une finesse dignes de la Grosse Bertha. Avantage quand même : En guise de piste, une petite prairie suffisait car le bestiau était gaulé comme un 4x4 et se posait dans un mouchoir de poche. Le bonheur était dans le pré !

Du coup, on peut rêver... Fini le délire Notre Dame Landesque de notre Premier Ministre et la contestation peut nous refaire le coup de l'assomption. L'agriculteur loue son champ et on pousse un peu les vaches quand le vol de Trifouillis les Oies est en approche finale. Quant à l'aérogare, on vire le simplet de la grange, on met deux ou trois tables, Germaine enfile vite fait sa robe des dimanches, Théophraste son uniforme de garde champêtre et pour les fouilles au corps, hop ! derrière le tas de fumier. Que du bonheur ! On se gondole, on se gondole mais finalement on n'est pas si éloigné que ça de la réalité d'un voyage sur Ryanair...

80 ans séparent le Handley Page Heracles de l'Airbus A380. C'est quoi finalement ? Une femtoseconde à l'échelle de l'univers mais une vie entière sur Terre. Et dans cette pichenette temporale l'évolution technologique a été colossale. Avant c'était tringlerie, bois et toile. Maintenant c'est matériaux composites collés et logiciels de pilotage intègrant la souplesse de l'avion dans leurs paramètres. D'ailleurs admirez seulement le gros poupon d'Airbus qui se pose par fort vent de travers. La voilure est tellement souple qu'on dirait qu'il bat des ailes. Bonjour les contraintes mécaniques au niveau de la jonction voilure/fuselage !


Petit exercice de prospective appliquée : Sachant que l'accélération du progrès technique est exponentielle, imaginez en quarante pages à quoi ressemblera l'Airbus géant de dans 80 ans. Je ramasse les copies demain matin.

PS : N'étant pas à une contradiction près, voici une photo d'un de Havilland Dragon Rapide, une beauté des années 30. Rien qui dépasse, du style "streamlined" pur jus. J'adore !








 


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