La perfection existe, je l'ai rencontrée...

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Je ne sais pas vous, mais je suis persuadé avoir rencontré la perfection à une ou deux reprises.  Je vous le dit tout net, sans ambages et brut de décoffrage. Rien que ça.

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Ours Blanc, François Pompon, 1927

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Une de ces rencontres a eu lieu au Jardin Darcy, petit square proche de la Gare de Dijon où mon appareil photo m'avait entraîné. Une vieille habitude chez lui comme chez ceux d'un ami très proche qui se reconnaîtra sûrement.... Au milieu du parc trônait la statue d'un ours blanc aux lignes très "Arts Décos" si épurées que l'on pouvait même compter le nombre d'arêtes composant l'oeuvre.

Cette rencontre a été un véritable coup de massue derrière les oreilles, le même que celui reçu à Genève lors de la découverte de la Renault Avantime (http://kilooctet.blogspot.com/2009/10/le-coup-de-crayon-magique.html.  .

Ne rien dire, crier un grand "waow (ou aïe c'est selon)" intérieur.

Simplement se taire pour ne pas rompre la magie de l'instant.

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Ours Blanc, François Pompon, 1927

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J'ai admiré la statue pendant presque deux heures, impossible de la quitter des yeux ! Cet ours était vivant ! Ce port de tête altier, cette façon de tenir la truffe pour humer l'air et cette démarche faussement pataude...Tout y était ! Vous pensez bien que je me suis précipité pour en savoir plus sur ce François Pompon, né en 1855, mort en 1933 et bourguignon pur jus. Pompon n'a sculpté que des animaux, dont le plus célèbre est l'ours blanc. Il y a aussi l'oie, la truie, l'hippopotame... et le corbeau, qui, avec le plantigrade, est mon préféré .

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Corbeau, François Pompon, 1929 - 1933

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Comment Pompon a-t-il pu, avec une telle économie de matière et d'effets à restituer la quintessence de cet oiseau ? A le rendre vivant ? Tellement que le bronze reflète même la façon typique, crâneuse et chaloupée que le corbeau a de marcher... En voyant tout ceci,la grande question religioso-métaphysico-onaniste, "la perfection est-elle de ce bas-monde " s'est réglée comme par enchantement. Oui l'ours blanc est tout simplement parfait, la porportion en est divine et il travaille et vibre harmonieusement.

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Ours Blanc, François Pompon, 1927

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N'avez vous jamais remarqué que ce sont souvent les choses les plus simples dans leur facture qui aprochent (ou atteignent) la perfection ? En affirmant "la simplicité est la complexité résolue" Constatin Brancusi a lui aussi apporté une réponse claire par son oeuvre, très épuré.
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Ours Blanc, François Pompon, 1927.Musée d'Orsay

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Le mot de la fin revient à Antoine de Saint Exupéry : "La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer" (Terre des hommes -1938). J'ai vu l'ours blanc de François Pompon des dizaines de fois, à Orsay, à Dijon, en reproduction et j'en suis arrivé à la conclusion que non, il n'y avait décidément rien à enlever...
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