jeudi 22 octobre 2009

Le temps malléable


Novembre 2005

Vite, mon rendez-vous en Haute Maurienne et je suis déjà en retard. Il a l'air d'avoir un peu neigé cette nuit sur les sommets. Est-ce que je tente l'itinéraire du col du Glandon ? le temps est tendu...

Le soleil baisse très vite sur l'horizon trop haut perché des montagnes d'Oisans. J'arrive sur les alpages de Grand'Maison. Personne. Et cette lumière bichrome, inouïe. Le relief en devient même irréel, orange et bleu. Je m'arrête pour ne pas en perdre la moindre seconde. le temps se fige, tout à coup.

Par chance j'ai mon apppareil. Faire vite, ce sont les derniers rais du soleil blafard de Novembre. Tout au plus y'en a-t-il pour quelques minutes. Penser son image, crapahuter, cadrer, déclencher...C'est la course contre le temps.

C'est fini... Chalets d'alpage basculés dans l'ombre et images stockées sur carte mémoire... L'excitation retombe. Un dernier coup d'oeil... Vite, je suis vraiment en retard cette fois... Le temps élastique reprend trop vite son cours.

Novembre 2005



Octobre 2009

Octobre 2009

Automne 2009. En repensant aux chalets d'alpage de Grand'Maison, l'envie me vient de tenter petite expérience amusante. Refaire quatre ans plus tard la même image, comme la capsule temporelle d'un teen movie américain en quelque sorte...

Une boîte remplie d'objets typiques d'une époque est enterrée et récupérée des années plus tard. C'est là que l'on mesure l'accélération exponentielle du progrès technologique et de l'éphémère de la mode. Mais à grand'Maison, que verra-ton de l'empreinte du temps ? S'est-il écoulé de la même manière ?

La lumière de cette  journée d'octobre est magique. Blanche, cristalline, elle fait littéralement exploser couleurs et reliefs, le bonheur pour un photographe. Pendant des heures, les cumulus ont cumulé et joué à cache cache avec le soleil. Les conditions idéales pour LA photo sont là. "Ô temps suspends ton vol..."

A Grand'Maison, un petit nuage a décidé de jouer les prolongations si bien que les conditions de lumière varient d'une seconde à l'autre. Comme en 2004, penser son image, crapahuter, cadrer, déclencher...C'est la même course contre le temps.

En regardant les images de la capsule temporelle, les chalets n'ont pas bougé et les alpages environnants sont restés immuables. Ici,le temps a dû oublier de s'écouler. Mais qu'en est-il du nôtre ? Tout à coup, le temps ne vous paraît-il pas bien malléable ? Qu'en-est-il cher Mr Stephen Hawkins ?



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire